Vous avez certainement déjà entendu parler du « plus grand piratage informatique militaire de tous les temps », selon les Etats-Unis. Si c’est le cas, vous avez déjà dû entendre le nom de Gary McKinnon. Sinon, son surnom de « hacker de la NASA » vous est peut-être plus familier. Quoiqu’il en soit, nous allons vous parler plus en détail de cet homme au cours de cet article.
Gary McKinnon, connu également sous le nom de Solo, est né à Glasgow en 1966. Il était administrateur systèmes, mais au chômage au moment des faits à l’origine de sa célébrité. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir réussi le « plus grand piratage informatique de tous les temps ».
Les faits ont duré plus d’un an, entre février 2001 et mars 2002. En gros, Gary McKinnon s’est introduit dans 97 ordinateurs américains appartenant à la NASA, au Pentagone, aux armées… Selon lui, son objectif était simplement de mettre la main sur des travaux confidentiels à propos des OVNI.
Au final, le coût des dégâts qu’il a causés est estimé entre 700 000 et 800 000$. Entre la suppression de fichiers critiques, des ordinateurs inutilisables… L’impact de son geste ne fut pas moindre.
McKinnon était en fait très surpris que personne d’autre avant lui n’ait entamé cette recherche. Il indique en effet que beaucoup de documents administratifs américains étaient sous mots de passe blancs ou très simples à deviner. Il n’avait donc même pas besoin de les pirater pour y accéder. C’est avec cet argument qu’il réfute l’accusation de piratage que les Etats-Unis lui portent. Et son geste aura au moins permis de mettre davantage en lumière le bas niveau de sécurité fédérale, déjà établi dans un rapport officiel publié en 2006.
Pour ce qui est du reste, il indique avoir procédé par « exploitation des relations de confiance ». Il pénétrait un site web militaire peu ou mal protégé, puis accédait aux plus protégés sous cette identité. Puisque ces sites se font confiance entre eux, il s’en est sorti assez facilement.
En tant que britannique, il pouvait jouer des fuseaux horaires. Quand il faisait jour chez lui, il faisait nuit en Amérique. Ainsi, il s’adonnait à ses activités à ces moments là. Il prenait contrôle des machines à distance. Ainsi, il pouvait s’en servir comme s’il était assis face à l’écran. Finalement, au cours de ses recherches, il a une fois vu le curseur bougé tout seul. En réalité, quelqu’un était présent physiquement devant la machine et s’en servait. C’est là que commence son arrestation, la sécurité étant parvenue à remonter son adresse IP.
Il a initialement été poursuivi en 2002, mais relâché par manque d’informations. Il est de nouveau arrêté en 2005 et cette fois, il est libéré sous caution. Mais sa liberté ne prend forme que sous conditions. Entre autres, il n’a plus le droit d’avoir accès à Internet.
En cas d’extradition aux Etats-Unis, il risque 70 ans de détention. McKinnon, qui n’a que peu confiance en le système juridique américain, déclare qu’il se battait contre ces procédures et qu’il préférait passer devant un tribunal britannique. Malgré tout, il ne put éternellement échapper à la décision d’extradition. Mais le ministre de l’intérieur britannique suspend cette dernière en 2009, en ajoutant qu’il porterait un grand regard aux éléments versés dans le dossier médical de l’accusé. En effet, les médecins lui auraient diagnostiqué un syndrome d’Asperger.
Finalement, en 2012, Theresa May annule la procédure pour des raisons de santé.
L’histoire de McKinnon montre bien l’importance d’un système de sécurité informatique fiable. Rien de tout cela ne serait arrivé si les sites auxquels il a facilement pu accéder avaient été mieux protégés.
C’est pour cela que, vous aussi, vous devez faire attention ! Choisissez bien vos mots de passe et modifiez-les régulièrement. Si vous pensez que vos comptes n’intéressent pas les pirates, vous faites erreur. Pour vérifier si tout va bien de votre côté, nous vous invitons à lire cet article.
Tout d’abord, la phrase « mes comptes web n’intéressent personne et je n’ai rien à me reprocher, mon compte ne sera jamais piraté » est totalement fausse. Bien entendu, un compte Instagram de star, d’un président… vaut plus que celui d’un citoyen « normal ». Cependant, tous les comptes sont intéressants pour un pirate.
Principalement, le pirate peut l’utiliser pour vider vos comptes bancaires. S’il dispose de votre compte E-mail, il peut demander des réinitialisations de mot de passe. Et ainsi accéder à votre compte Paypal, votre compte Amazon…
Il peut aussi se faire passer pour vous et extorquer de l’argent à vos amis. Grâce notamment à du phishing.
Il peut utiliser votre compte pour de la propagande ou des messages haineux. Il peut s’en servir pour favoriser un candidat dans une élection, en association avec des milliers d’autres comptes piratés… Ceci est courant et beaucoup de personnes possèdent des vieux comptes Twitter, Facebook… qui ont été piratés sans le savoir.
Bien entendu, si un hacker pirate les réseaux sociaux et les boites E-mail… Imaginez les soucis que cela peut engendre… Sachez que cela a déjà eu lieu plusieurs fois. Voici d’ailleurs une petite vidéo qui montre qu’il faut être vigilant.
TV5 Monde vient de se faire pirater. Ce monsieur semble surpris. Si vous n’avez rien remarqué, zoomez sur les papiers derrière lui…
Donc si vous soupçonnez d’avoir été piraté : prenez tout de suite les bonnes dispositions pour y remédier. Cependant, un pirate peut vous avoir piraté sans que vous ne le sachiez. C’est ce que nous allons voir ici.
Le site web haveibeenpwned.com vous permet de vérifier si l’un de vos comptes a déjà été piraté.
Je vous invite à entrer votre adresse e-mail habituelle, dès l’arrivée sur le site.
Si vous avez le message « Good news — no pwnage found! ». Alors félicitations ! Votre adresse e-mail n’apparaît sur aucune liste de pirates.
Pour l’exemple, j’ai mis mon adresse personnelle. Je l’utilise (trop) souvent. Mon adresse est donc dans la liste de certains pirates (comme des millions de personnes).
Sur ce site : les adresses E-mail, les mots de passe et les pseudonymes ont été piratés. J’ai donc tout intérêt à changer mon mot de passe sur ce site. MAIS pas uniquement ! Je dois aussi le changer sur tous les sites où j’utilise la même adresse (ou pseudonyme) et le même mot de passe. Car les pirates testent toutes ces combinaisons sur les sites les plus connus.
Le site haveibeenpwned.com vous permet aussi de tester votre mot de passe. Pour cela rendez-vous dans l’onglet « Passwords ». Pour ce test, j’ai utilisé le mot de passe « azerty » et voici le résultat.
Ce mot de passe a été vu 315 309 fois sur des listes piratées ! Il est donc préférable de ne pas l’utiliser. Je vous laisse tester les mots de passe « simples » pour vous rendre compte de la catastrophe. Mais je vous conseille aussi de tester le vôtre : le nom de votre chien n’est pas un mot de passe sûr ! ^^